The blog of blog of blogs

Les aventures d'un ethnologue dans le grand monde

Les bonnes manières, dans ta face 17 octobre 2017


On n’est pas loin de la schizophrénie culturelle.

Le déferlement récent de témoignages d’agressions sexuelles situe souvent l’action dans la zone grise qui permet à l’auteur de nier car il pourrait peut exister un doute raisonnable sur sa culpabilité (en tout cas la première fois)… et le plus (?) étonnant est que ces situations d’agressions se produisent souvent dans le cadre du travail, qui est pourtant l’un des environnements les plus codifiés, réglementés et contrôlés.

Puisque ces comportements de prédation sont déjà interdits, c’est donc qu’il existe une tolérance, pour des actes qui ne relèvent pas directement du pénal. Le problème étant que « dans le doute » on en arrive à laisser advenir des actes dont la non-dénonciation profite au coupable, surtout si les témoignages s’accumulent, sans que jamais il ne soit mis devant ses responsabilités.

.Des briques de base semblent manquer dans la construction des collectifs de travail : si en effet on sait qu’il existe des agresseurs dans nos bureaux et nos usines, qui blâmer de leur impunité ?
Les Directions des Ressources Humaines peuvent bien se regarder le nombril en parlant de management libéré et de bonheur au travail, on aurait préféré qu’elles traitent le problème à la racine depuis bien longtemps, alliées aux Directions Générales et Directions Juridiques.
Par exemple, j’ai eu beau chercher avant de publier cet article, je n’ai rien trouvé chez l’ANDRH.
Pas une déclaration officielle, pas une recommandation, pas de conseil pour transposer la règle de 3 du management, pas un mot, que dalle, nada.
Pourtant, l’article 4121-1 du code du travail n’est pas fait pour les chiens, si j’ose dire.

Entre le « bonheur au travail », les Chief Happiness Officers, #MeToo et #balanceTonPorc, peut-être faut-il reprendre les choses dans le bon ordre.

.

Cher(e)s collègues, homme ou femme, blanc, noir ou bleu turquoise, sexisme travail_violentometre
-j’assimile sexisme et racisme, pour bien situer mon propos-
On se fréquente en entreprise pour bosser ensemble, mais parfois le fait d’être collègues ne permet pas d’aller très loin dans la confidence. Après tout, on n’est « que » collègues.
Oui… mais non. Le soutien mutuel quand ça part en vrille est le fondement de notre relation, en tant qu’êtres humains. Commencez par ne plus vous taire. Commencez par compter sur mon soutien.
Je fais partie des personnes qui peuvent vous servir d’oreille attentive. Pour commencer.
Les collègues finalement, ça sert aussi à ça.
Parlez, gueulez ou chuchotez, mais allez-y, crachez le morceau.
L’enfoiré(e) c’est l’autre et c’est l’autre qui a quelque chose à se reprocher, même ou surtout si ça s’est produit sans témoin.
Pour défendre une de ses copines, l’actrice Carrie Fisher avait déposé elle-même un paquet cadeau contenant une langue de boeuf, sur le bureau d’un type qui se sentait autorisé à coller ses collègues de près : « Si tu touches encore une femme, je ferai un paquet plus petit avec quelque chose à toi dedans. » Dans un autre registre, comme disait l’éminente Françoise Héritier : « la mise à bas de la domination masculine commence par refuser le service du café. »

Rien ne justifie l’agression, la brimade ou l’insinuation à caractère sexuel ou raciste. Rien n’implique de ne pas riposter si on vous l’inflige. Rien n’implique de ne pas demander du renfort pour riposter.
Ce n’est plus open bar. Fini. Terminé.
Si besoin vous aurez ma protection physique.

.

Inversement… si on se fréquente et que tu es dans le camp des enfoiré(e)s, quelque soit ton nom ou ton rang, lorsque je le saurai n’attends de moi aucune indulgence, aucune pitié, ni aucune discrétion.

.

.

.

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.